Ce qui fait la spécificité de notre écriture est que les lettres sont liées. La liaison des lettres a plusieurs avantages: elle permet l’automatisation du geste, la fluidité, la vitesse… D’ailleurs le terme cursif est emprunté du latin médiéval cursivus, de currere, « courir ».
Ainsi, lors de l’apprentissage de l’écriture, l’enseignant attirera l’attention de ses élèves sur cette spécificité et lui permettra de s’entrainer à écrire en liant les formes puis les lettres.
Vous trouverez sur le site de nombreuses activités autour des formes et leurs enchainements: – Le train des gestes:
–Objectif écriture:
– Les réglettes des formes:
Lors de l’écriture de mots il est donc important que les élèves sachent qu’en dehors de quelques lettres qui nécessitent un lever de crayon: les rondes, tout doit être tracé sans interruption. Le mot terminé, on peut revenir pour les accents, le point du i ou du j et la barre du t.
Je vous propose un jeu pour travailler cette spécificité avec vos élèves ou votre enfant sur le thème du printemps, de la nature.
Une des spécificités de la graphopédagogie est que les séances se déroulent en présence d’un parent.
Lors de la prise du premier rendez-vous au téléphone, il n’est pas rare qu’un parent me demande s’il doit être présent. Je vous épargne la blague du papa qui m’a demandé hier s’il devait venir avec son fils :-))))
En graphopédagogie, bien que notre attention se porte sur notre élève qui est l’acteur principal de sa rééducation, une place très importante est accordée au parent ou adulte accompagnateur. En séance, le graphopédagogue présente les exercices choisis avec attention afin de permettre à l’élève en fonction de sa difficulté, de sa demande (lisibilité, douleurs, lenteur…) de progresser. Les exercices abordées avec une progression personnalisée seront à faire chaque jour à la maison. Petit à petit, l’élève va pouvoir se perfectionner, se rassurer, prendre de la vitesse, automatiser son geste graphique….
Sous l’oeil attentif du parent, il pourra ainsi être encouragé, rassuré, validé et recadré. Pas facile, seul, de savoir si on a bien respecté toutes les consignes: posture, position de la main, des doigts, formes des lettres, critères de réussites… Le parent qui aura assisté à la séance sera en mesure d’e permettre à’accompagner son enfant afin de réaliser au mieux le travail attendu et lui permettre ainsi de progresser. Bien entendu, il arrive que certains élèves se découragent, ne soient pas particulièrement motivés, le rôle du parent sera alors majeur pour trouver les mots pour le motiver, le rassurer.
Il arrive de temps en temps que le parent en profite pour faire également les exercices et tenter d’améliorer son écriture. De petits challenges se mettent parfois en place au sein de la famille pour améliorer la vitesse d’écriture, réussir ses boucles… Les séances à trois sont souvent l’occasion de bons moments, de fous rires… quand l’enfant découvre qu’il réussit mieux un exercice que son père ou sa mère, qu’il tient mieux son crayon … (les chiens ne font pas des chats 😁) Cette relation triangulaire est une de clés majeures gage de réussite dans le travail engagé en graphopédagogie. Et après tout, les parents ne méritent-ils pas eux aussi un crayon d’or en fin de rééducation?
L’apprentissage de la lecture et celui de l’écriture vont de pair. La progression des lettres proposée dans les manuels de lecture et la progression de l’apprentissage de l’écriture cursive des lettres en fonction des gestes de base sont compliquées à articuler. Le travail de décodage-encodage facilite l’acquisition de la lecture. En attendant la maitrise de tous les gestes d’écriture, on peut proposer à nos élèves, enfants, de faire le travail d’encodage en utilisant des lettres mobiles. C’est également un outil pouvant être proposé aux enfants en difficulté avec le geste graphique (DYS, handicap…). Police d’écriture utilisée: Belle Allure
Dès septembre, certains élèves semblent déjà bien en difficulté avec l’écriture. Pour les plus grands, les efforts de présentation du début d’année sont devenus trop coûteux face aux contenus de plus en plus fournis à écrire.
Que peut-on proposer à nos élèves, à nos enfants pour les aider? Voici quelques pistes:
La posture:
Afin d’écrire avec aisance, il faut tout d’abord être bien installé: pieds posés, plateau de table à la bonne hauteur.
posture- graphopédagogie
La feuille doit être ensuite placée pour le bras, parallèle à l’avant-bras afin que la main soit toujours sous la ligne d’écriture.
Faber Castell- graphopédagogie
L’inclinaison pour un gaucher sera plus importante pour qu’il puisse déplacer son avant-bras sans être gêné par son buste.
Comment se préparer avant d’écrire?
Cliquer sur l’image pour accéder à l’article:
La tenue du crayon:
Une bonne mobilité des doigts est nécessaire pour former correctement ses lettres, écrire de façon fluide et sans douleur. Pour cela, il est important de veiller à la bonne tenue du crayon.
1 2 3 Soleil- graphopédagogie 76
La mobilité des doigts
Je vous propose quelques petits jeux pour aider l’enfant à placer ses doigts et bien les bouger grâce à l’Opération Bouge tes doigts
tenue de crayon- graphopédagogie 76
Cliquer sur l’image pour accéder à l’article:
La formation des lettres
Pour former correctement ses lettres, il est nécessaire de maitriser les gestes de base de l’écriture abordés en Grande Section, il n’est jamais trop tard pour les revoir. On peut le faire de façon ludique avec le jeu: Le train des gestes
train des gestes- graphopédagogie 76
On peut ensuite revoir le tracé de chaque lettre:
formation des lettres cursives- graphopédagogie 76
Pour continuer à accompagner chaque élève afin qu’il s’installe efficacement, qu’il prenne en main son crayon de façon effective et qu’il forme chaque lettre correctement, on peut lui proposer des supports:
La façon de tracer les lettres fait souvent débat. Il n’est pas rare d’assister à des échanges, parfois houleux, entre enseignants pour harmoniser leur pratique quant à la façon d’enseigner le tracé des lettres. Il arrive également que des parents remettent en cause le choix des enseignants au regard de la manière dont ils ont, eux, appris à écrire. Les polices d’écriture cursive, les manuels d’apprentissage de l’écriture proposent tout et son contraire.
modèles de lettres
Dans un article précédent: Les modèles d’écriture je vous expliquais l’importance des modèles à proposer à nos élèves.
Alors quels modèles de lettres choisir? En se référant au document officiel: Programme de cycle 2, Bulletin officiel du 26 juillet 2018
modèles lettres- graphopédagogie76
Comme vous pouvez le constater, les lettres sont proposées dans leur forme la plus simple pour un tracé plus fluide. On n’enseigne pas de bouclettes, oeilleton, trait d’accroche inutile….
lettres cursives- graphopedagogie 76
Pas simple de modifier l’écriture des élèves qui ont appris un modèle non conforme surtout si l’écriture est « belle ». Et pourquoi changer? En graphopédagogie, nous voyons chaque jour les dégradations qui rendent parfois l’écriture illisible liées aux modèles enseignés dont le tracé se déforme avec la prise de vitesse.
Pour cela les Cahier Ecriture pour tous Bordas proposent d’aborder la lettre par sa forme en l’enchainant systématiquement à d’autres lettres en accompagnant le tracé d’un guidage vocal.
Je vous invite à visionner ce webinaire qui parle des gestes graphiques:
Pour bien écrire un enfant a besoin de se concentrer sur plusieurs aspects: – la posture – la tenue du crayon – la formation des lettres et leurs liaisons – la composante sémantique (le sens de ce qui est écrit) – la composante symbolique (le code alphabétique) – l’orthographe
Sous-main droitier- graphopédagogie76
Afin de l’accompagner je vous propose un sous-main en version droitier ou gaucher avec: – les modèles de lettres, de chiffres, – les points d’attention avant de commencer à écrire (posture, tenue de crayon…), – les lettres qui nécessitent un lever de crayon, – du lignage qui, avec un sous-main plastifié, permet de s’entrainer au feutre ou au crayon effaçable. Il y a tout d’abord trois lignes espacées permettant à l’enfant de s’entrainer à écrire des syllabes, des mots, des petites phrases tout en surveillant que sa main est bien placée sous la ligne d’écriture. Puis en bas plusieurs lignes permettent peu à peu à l’élève d’apprendre à gérer le retour à la ligne, d’écrire des phrases plus longues… Cet espace lignage sert également de repère pour que l’élève superpose son cahier dans la même direction facilitant ainsi la bonne position de son avant-bras parallèle au bord de la feuille.
La rentrée se prépare et de nombreux enseignants ont obtenu pour la première fois une classe de cycle 2. Lorsqu’on débute en cycle 2, cela suscite bien des interrogations et parfois de l’angoisse quand on pense ne pas avoir « une écriture de maîtresse » ou qu’on ne connait pas les formes de lettres à enseigner.
Sans vouloir amplifier le stress que cela génère je souhaiterais attirer l’attention sur l’importance des modèles proposés aux élèves.
cahier CP octobre graphopédagogie 76
Un enfant apprenant à écrire va se raccrocher au détail près au modèle qui lui est présenté, d’autant plus qu’il est encore très peu lecteur. Il va le suivre au millimètre près.
cahier CP octobre graphopédagogie 76
On peut voir sur cette photo que l’enseignant propose deux modèles de « j » différents. L’élève qui faisait ses « j » uniformément la veille (photo précédente) avec un autre enseignant adapte son tracé à celui du modèle. L’élève va parfois amplifier le moindre petit détail car son tracé est encore maladroit.
Cahier CP septembre graphopédagogie 76
On peut voir ici l’importance que prend l’oeilleton du « o » pourtant peu présent sur le modèle enseignant. L’élève peut également être mis en difficulté avec un tracé de lettres trop complexes comme, sur cette photo, le « e apraxique ». La cassure dans le « e » est difficile à tracer et la lettre est vite déformée.
Cahier CP septembre graphopédagogie 76
Avec un modèle de « e » en petite boucle, le tracé est plus aisé.
Alors comment savoir si les modèles qu’on propose sont adaptés ?
La forme des lettres doit obéir aux règles définies par les programmes – pas de cassure à l’intérieur des e – pas de trait d’attaque avant les lettres rondes ( a, c, d, g, o et q) – aucun œilleton lors des changements de direction (o, v, b, r, s, f, w, z)
Comment faire si on n’est pas à l’aise et si notre écriture n’est pas conforme?
Plusieurs solutions existent : – On peut s’entraîner en se référant à des modèles
– On peut utiliser une police d’écriture conforme telle que Belle Allure:
Police d’écriture Belle Allure
Cette police d’écriture est idéale pour les modèles à proposer aux élèves! Merci à son auteur Jean Boyault! Vous pouvez la télécharger ici: https://www.jeanboyault.fr/belle-allure/
-On peut proposer à ses élèves des cahiers d’écriture conformes: Les cahiers Ecriture pour tous de Bordas se déclinent de la GS au CE2, ils proposent des modèles, des activités de motricité fine, des conseils sur la position, la tenue de crayon, les stratégies de copie, la production d’écrits…
L’essentiel est de se référer aux bons modèles et de se faire confiance: une écriture même à un âge avancé est toujours perfectible.
Si vous souhaitez approfondir et avoir toutes les clés pour un apprentissage efficace de l’écriture cursive, il est possible de se former: page formations
Cette frise alphabétique avec la police cursive Belle Allure est à imprimer, à découper et à plastifier. On peut la mettre sur le bureau de vos élèves ou de votre enfant et permettre ainsi de s’y référer lors d’un doute sur l’écriture d’une lettre.
frise alphabétique- graphopédagogie 76- Laura Lefebvre
Graphopédagogie 76 